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Terrorisme, Jihad et Islam

Sunnites et chiites

Pour contrer le nationalisme arabe allié de Moscou, les États-Unis ont longtemps appuyé (certains disent «instrumentalisé») pendant la guerre froide les mouvements se réclamant de l’islamisme à idéologie politique prônant l’instauration de l’État islamique conformément au Coran et à la Sunna.
Au lendemain de la révolution iranienne de 1979, l’islamisme s’impose comme une alternative politique dans bien des pays musulmans. Une farouche lutte d’influence s’engage alors entre le pôle chiite (l’Iran) et le pôle sunnite (l’Arabie saoudite), afin de contrôler les mouvements nationalistes et terroristes naissants. Les deux berceaux des deux grandes branches de l'islam, se livrent, par leur action directe ou par des relais musulmans interposés, à une sorte de surenchère théocratique et financière supposée rendre à la Oumma (la communauté des croyants) son éclat originel.

La théocratie des taliban

Le terme de taliban (ou Taleb) signifie littéralement «étudiants en religion». Il désigne une nouvelle force théologico-politique qui émerge durant l’été 1994 en Afghanistan. Les taliban sont issus des «madrasas», les écoles coraniques privées qui fleurissent au Pakistan, institutions sunnites se réclamant de l’École déobandi, du nom d’une célèbre faculté de théologie musulmane située en Inde, près de Delhi. Avec l’aide de leurs parrains pakistanais de la même ethnie qu’eux (Pachtoune), le soutien financier de l’Arabie saoudite et un encadrement militaire américain clandestin, les taliban enregistrent des succès militaires fulgurants de l’automne 1994 à mars 1995. Ils s’emparent de Kaboul le 27 septembre 1996. Deux ans plus tard, ils contrôlent la presque totalité de l’Afghanistan. La Charia est appliquée à la lettre. Les femmes, recouvertes des pieds à la tête du «tchadri», n’ont plus le droit à une activité professionnelle, ni accès aux soins médicaux. Les cerfs-volants des enfants et la musique sont aussi interdits.

Talibans: de la Caspienne à la Chine

Autour de leur fief de Kandahar (au sud du pays), les taliban installent des camps d’entraînement qui forment au jihad et à l'utilisation des armes les terroristes islamistes des Gama’a islamia d’Égypte, des groupes islamiques armés algériens, des commandos yéménites d’Al-Islah et d’autres factions islamistes que l’on rencontre en Somalie, au Soudan, au Cachemire ou aux Philippines. Carrefour névralgique des routes des armes et de la drogue (le pays des taliban est le premier producteur mondial d’opium et fournit 80 % de l’héroïne consommée en Europe), l’Afghanistan comme le Pakistan servent également de refuge aux rebelles tchétchènes, mais aussi à la plupart des factions wahhabites (école théologique saoudienne) qui inspire l’islamisme sunnite radical contemporain partisan du jihad. Leur influence alimente d’autres conflits armés de la zone Caucase, de la Géorgie au Kazakhstan jusqu’au Sud-Est chinois, au Xinjiang, où les minorités musulmanes Ouïgours sont entrées en guerre ouverte contre les forces gouvernementales qui protègent les gisements pétroliers, mais surtout les rampes de lancement des missiles nucléaires chinois.

Djihad aux Philippines

En 1969, de jeunes universitaires philippins fondent le FNLM (Front national de libération des Moros «arabes» en espagnol) qui entre en confrontation avec la politique de quadrillage militaire menée par le président Marcos. Il revendique la création d’un État indépendant regroupant les îles de Sulu, Palawan et une partie de Mindanao. Au début des années 1980, le mouvement est supplanté par une organisation plus radicale : le Front islamique de libération moro (FILM). Les cadres du FILM sont entraînés au djihad en Malaisie, au Pakistan et en Afghanistan. En juin 1997, après plusieurs années de coups sporadiques plus ou moins spectaculaires, les activistes du FILM enlèvent 43 employés de la compagnie d’État philippine National Oil qui effectuent des forages sur l’île de Mindanao. Une situation de guerre civile embrase de nouveau les provinces musulmanes du sud des Philippines, d’autant plus qu’émerge une troisième composante islamiste radicale qui prône aussi une «guerre sainte» (jihad ou djihad) sans concession jusqu’à l’avènement d’un État authentiquement islamique. Le groupe Abu Sayyaf («porteur de sabre» en arabe) est né.

Les financiers du terrorisme

Le milliardaire saoudien Oussama ben Laden est régulièrement présenté comme le banquier du terrorisme islamiste. Certes, sa fortune personnelle et celle de sa famille ont beaucoup servi à financer les réseaux «afghans», mais l'arbre ne doit pas cacher la forêt. En effet, jusqu'à la guerre du Golfe, l'Arabie saoudite a officiellement financé le Front islamique algérien (FIS) et d'autres organisations islamistes dans l'ensemble du monde arabo-musulman. Ce financement continue aujourd'hui de manière privée ou par l'intermédiaire de fondations et d'organisations non gouvernementales saoudiennes.
Véritable puissance économique disposant de ses propres banques et circuits de distribution, la Confrérie égyptienne des frères musulmans constitue l'autre volet du financement du terrorisme islamiste sunnite. Ces deux partenaires ne financent jamais le terrorisme en «droite ligne» et pratiquent ce que les experts appellent le «blanchiment à l'envers» de l'argent «propre» devient progressivement sale, au fil des montages de sociétés écran. Les «financiers de la mort» investissent simultanément dans des activités légales. À travers les paradis fiscaux et les places offshore se constituent ainsi des «zones grises» qui posent bien des problèmes aux enquêteurs anti-terroristes, qui s’y trouvent confrontés aux multiples raffinements du secret bancaire.

Source: webencyclo

Voir aussi:

Connaissance de l'islam: le Jihad dans le CoranDjihad dans le Coran