Les allusions bibliques à la nature comme preuve de la puissance de Dieu

Pour moi, et pour quiconque aime la Torah, les Zabür (Psaumes) et l'Evangile, il est difficile de comprendre comment le Dr Bucaille peut affirmer que la Bible ne souligne pas assez fortement le pouvoir de Dieu dans la Création. Le ciel et les cieux sont mentionnés 75 fois dans les Zabür de David !

Plusieurs de ces références expriment de façon poétique les perfections de Dieu, par comparaison avec les beautés de la création. C'est le cas du Psaume 36.6-7 qui déclare :

« Eternel ! ta bienveillance atteint jusqu'aux cieux,
Ta fidélité jusqu'aux nues.
Ta justice est comme les montagnes de Dieu,
Tes jugements comme le grand abîme. »

Dans d'autres passages, le psalmiste s'appuie sur le pouvoir créateur de Dieu, pour implorer son secours :

« Je lève les yeux vers les montagnes...
D'où me viendra le secours ?
Le secours me vient de l'Eternel
Qui a fait les cieux et la terre. »

Ailleurs, l'auteur contraste, par les images tirées de la nature, le pouvoir de Dieu à la faiblesse des idoles :

« Car l'Eternel est grand et très digne de louange,
Il est redoutable, plus que tous les dieux ;
Car tous les dieux des peuples sont de faux dieux
Mais l'Eternel a fait les cieux. »

Néanmoins 13 de ces passages font une allusion plus « scientifique », au pouvoir créateur de Dieu :

« Eternel, notre Seigneur !
Que ton nom est magnifique sur toute la terre !
Toi qui établis ta majesté au-dessus des cieux...
Quand je regarde tes cieux, ouvrage de tes mains,
La lune et les étoiles que tu as établies :
Qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui ?
Et le fils de l'homme, pour que tu prennes garde à lui ? » (Psaume 8.2,4-5)

Au Psaume 19, le Saint-Esprit a poussé David à écrire :

« Les cieux racontent la gloire de Dieu,
Et l'étendue céleste annonce l'oeuvre de ses mains.
Le jour en donne instruction au jour,
La nuit en donne instruction à la nuit.
Ce n'est pas un langage, ce ne sont pas des paroles,
Leur voix n'est pas entendue.
Leur trace apparaît sur toute la terre,
Leurs accents vont aux extrémités du monde. » (versets 2 à 5)

David déclare que la gloire des cieux est comparable à un langage destiné à tout homme pour lui faire savoir qu'il existe une Intelligence créatrice supérieure.

C'est sur la base de ces versets que le Saint-Esprit a conduit Paul à écrire dans l'Evangile-Nouveau Testament :

« En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité se voient fort bien depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables, puisque, ayant connu Dieu, ils ne l'ont pas glorifié comme Dieu et ne lui ont pas rendu grâces... Ils ont remplacé la gloire du Dieu incorruptible par des images... Ils ont remplacé la vérité de Dieu par le mensonge et adoré et servi la créature au lieu du Créateur qui est béni éternellement. Amen ! » (Romains 1.20-23a,25)

C'est parce que nous avons contemplé les merveilles dans la création - les planètes qui demeurent inlassablement sur leurs orbites, le désert capable de refleurir après la pluie - que nous savons qu'il y a un Créateur auquel nous devrons rendre compte.

Aux descriptions bibliques, nous pouvons aujourd'hui ajouter les prodiges microchimiques, par exemple le cycle de Krebs sur le métabolisme des glucides (ensemble de réactions chimiques qui assimile le sucre et le transforme en énergie dans la cellule vivante), les merveilles du code génétique, que le Dr Bucaille a si bien décrit dans son ouvrage L'Homme, d'où vient-il ? 1 Tous ces faits démontrent l'existence d'un Dieu créateur. En face de ces merveilles que nos yeux peuvent contempler nous sommes inexcusables de ne pas croire en ce Dieu souverain de la création.

Mais là se pose une grande question. Les hommes adorent plusieurs « dieux » ; de nombreux hommes se présentent comme « prophètes » de ces dieux. Comment savoir lequel de ces dieux invoqués parmi les hommes est le Dieu Créateur ?

Quel Dieu est le « vrai Dieu » ?

Est-ce Kâli, la déesse de la Destruction et de la Mort au Bengale, qui ordonnait à ses adeptes de voler et de tuer ?

Est-ce Shang Ti des Chinois que seuls des maîtres pouvaient adorer sans intermédiaires ?

Est-ce Allah du Coran qui affirme que Jésus n'a pas été crucifié ?

Est-ce Yahweh Elohim, l'Eternel, celui de la Torah-Ancien Testament, que l'Evangile-Nouveau Testament désigne sous le nom de Théos, et qui déclare que Jésus devait mourir (Esaïe 53) pour nos péchés, ce qui s'est effectivement produit ?

Quel Dieu ? Et quel prophète ? Chaque être humain doit pleinement exercer sa responsabilité. Mais comment ?

Dans la Torah-Ancien Testament, au chapitre 18 du premier livre des Rois, le prophète Elie lance un défi unique aux prophètes de l'idole « Baal ». Il leur ordonne d'offrir un taureau sur un autel ; lui-même préparerait un autre taureau pour le sacrifice à Yahweh Elohim sur un autre autel. Ni les prophètes de Baal, ni lui, ne devaient fournir le feu pour consumer la victime.

Chacun devait invoquer son Dieu pour qu'il fasse descendre le feu du ciel. Le Dieu qui exaucerait cette prière serait reconnu comme le vrai Dieu.

Après que les prophètes de Baal eurent tenté vainement pendant plusieurs heures d'obtenir une réponse de leur dieu, Elie prépara l'autel pour le sacrifice ; il versa de l'eau en grande quantité sur le bois. Puis il pria et Yahweh Elohim répondit par le feu qui consuma l'animal, le bois et absorba l'eau qui était dans le fossé.

Quand tout le peuple vit cela, ils tombèrent la face contre terre et dirent : « Yahweh (l'Eternel) est Dieu ! Yahweh est Dieu !»

Pour les témoins de cette scène, Dieu était intervenu par une démonstration puissante. Mais nous, aujourd'hui, comment saurons-nous qui est le vrai Dieu ?

Récemment, j'ai parcouru le livre écrit par un confrère algérien, le Dr Ahmed Aroua, intitulé L'Islam et la Science dans lequel il aborde d'une manière très précise cette question de l'identité de Dieu.

« C'est pourquoi, on demande à la science, non seulement d'expliquer les phénomènes et de les maîtriser, mais aussi de répondre au pourquoi et à la finalité des choses. »
« Puisque les sciences soi-disant objectives ne sont pas en mesure de répondre à ce genre de questions métaphysiques, et puisque la philosophie n'est qu'une spéculation qui s'appuie sur une extrapolation aventureuse des sciences naturelles, les certitudes ne peuvent être fournies que par la source transcendantale qui maîtrise la réalité et la destinée de l'univers, et qui est portée à la connaissance de l'homme par le phénomène de la prophétie. » 2

Pour reprendre la terminologie déjà employée, disons que l'univers démontre l'existence d'un Dieu créateur ; mais pour connaître ce Dieu, il faut qu'il se révèle lui-même par la prophétie.

Le Dr Aroua a choisi l'Islam comme étant cette prophétie. Mais il ne nous fournit pas les raisons de son choix, ni les preuves qui ont motivé sa décision.

Les questions demeurent.

Une Sourate semblable au Coran

Muhammad lance, dans le Coran, un autre type de défi. En quatre endroits, Muhammad invite les adversaires qui lui reprochent d'avoir créé ; de toute pièce le Coran, de produire un ouvrage équivalent ou même supérieur. Dans la Sourate mecqoise tardive du Voyage nocturne (Al Isrâ') ' 17.88, il met au défi ses auditeurs de créer un livre complet, identique au Coran. Dans la Sourate mecqoise plus tardive de Houd 11.13, l'exigence est réduite à 10 Sourates. Enfin, dans la Sourate mecquoise tardive de Jonas ( yunus) 10.38 et dans la Sourate de la Vache (Al Baqara) 2.23, de l'an 2 de l'Hégire, le défi se ramène à produire une seule Sourate. A titre d'exemple, reprenons la Sourate 10.38. Elle déclare :

« S'ils disent : `Il l'a imaginé', dis : `Apportez donc une Sourate semblable à ceci et invoquez qui vous pourrez en dehors de Dieu, si vous êtes véridiques' » (trad. D. Masson).

Devant ce défi, une question surgit, une question qui appelle une réponse claire. En demandant aux habitants de La Mecque de produire une seule Sourate comparable au Coran, avait-il à l'esprit la qualité poétique du Livre ou sa vérité religieuse ?

Les musulmans font l'éloge du Coran pour la finesse de sa langue, et il est vrai qu'il contient des passages de toute beauté, tel celui qui décrit Dieu comme Lumière dans la Sourate de la Lumière (Al-Nür) 24.35-36, de l'an 5 ou 6 de l'Hégire3. Mais le défi lancé par Muhammad porte-t-il sur la beauté du style ? ,

Aucun verset du Coran, apparemment, ne répond à cette question, Mon sentiment personnel est qu'un tel défi qui reposerait sur 1'aspect poétique n'aurait qu'une portée limitée. C'est le contenu religieux qui compte essentiellement. On ne peut considérer La Fontaine ou Racine comme des prophètes de Dieu, simplement parce qu'ils ont écrit des vers exquis.

J'ai posé la question de la nature du défi à plusieurs amis musulmans. Ils m'ont toujours répondu, parfois avec une certaine réticence, que Muhammad sous-entendait la vérité religieuse. Mais d'un autre côté, il faut reconnaître que les théologiens musulmans considèrent que le miracle du Coran repose, parfaitement et véritablement, sur son niveau littéraire.

Lorsque j'ai lu le Coran pour la première fois, j'ai cru que ceux auxquels Muhammad lancait le défi incluaient les « gens du livre » 4 et j'essayais d'imaginer quel 1ivre de la Bible je brandirai pour relever le défi. Depuis, j'ai changé d'avis.

Nous avons vu au chapitre I de la deuxième section que Muhammad acceptait la Torah, les Zabür et l'Evangile présents « AVEC LUI » à La Mecque. Tous ces livres étaient déjà définitivement complets. Dans la Sourate des Prophètes (Al-Anbiyâ') 21.105, de la période mecqoise intermédiaire, il a cité le Psaume 37.29 qui rapporte les paroles de David : « Les justes posséderont le pays ». Muhammad a également affirmé que l'inspiration qu'il a reçue était identique à celle des prophètes venus avant lui (Sourate 4.163).

Si donc l'inspiration qu'avaient les prophètes bibliques était analogue à celle accordée à Muhammad alors leurs écrits devaient être aussi véridiques que celui de Muhammad. C'est pourquoi je pense aujourd'hui que le défi lancé par Muhammad s'adressait aux idolâtres de La Mecque et nullement aux « gens du Livre ».

Pourtant, si le défi s'adressait aussi aux « gens du Livre », j'aimerais citer deux chapitres (ou Sourates) de la Bible en réponses aux défis lancés. Je réserve pour plus tard un passage de Jésus.

Le premier chapitre est un Psaume de David, admirable dans sa poésie. Mais la poésie hébraïque ne repose pas sur les rimes. Ses effets sont obtenus par la répétition de la même idée par des mots différents. Cette forme poétique peut nous sembler moins agréable à l'oreille, mais elle présente un avantage considérable : elle ne perd rien à être traduite, car la double présentation de la même vérité peut être fidèlement reproduite dans toutes les langues.

Voici donc le Psaume 103 des Zabür de David :

l. Mon âme, bénis l'Eternel !
Que tout en moi bénisse son saint nom !
2. Mon âme, bénis l'Eternel,
Et n'oublie aucun de ses bienfaits !
3. C'est lui qui pardonne toutes tes fautes ,
Qui guérit toutes tes maladies,
4. Qui rachète ta vie du gouffre,
Qui te couronne de bienveillance et de compassion,
5. Qui rassasie de biens ta vieillesse,
Qui te fait rajeunir comme l'aigle.
6. L'Eternel fait justice,
Il fait droit à tous les opprimés.
7. Il a fait connaître ses voies à Moïse,
Ses hauts faits aux fils d'Israël.
8. L'Eternel est compatissant et il fait grâce ,
Il est lent à la colère et riche en bienveillance ;
9. Il ne conteste pas sans cesse,
Il ne garde pas sa colère à toujours ;
10. Il ne nous traite pas selon nos péchés
Et ne nous rétribue pas selon nos fautes.
1 l. Mais autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre,
Autant sa bienveillance est efficace pour ceux qui le craignent ;
12. Autant l'orient est éloigné de l'occident,
Autant il éloigne de nous nos offenses.
13. Comme un père a compassion de ses fils,
L'Eternel a compassion de ceux qui le craignent.
14. Car il sait de quoi nous sommes formés,
Il se souvient que nous sommes poussière.
15. L'homme ! ses jours sont comme l'herbe
Il fleurit comme la fleur des champs.
16. Lorsqu'un vent passe sur elle,elle n'est plus
Et le lieu qu'elle occupait ne la reconnaît plus.
17. Mais la bienveillance de l'Eternel dure d'éternité en éternité
pour ceux qui le craignent,
Et sa justice pour les fils de leurs fils,
18. Pour ceux qui gardent son alliance
Et se souviennent de ses préceptes, afin de les accomplir.
19. L'Eternel a établi son trône dans les cieux,
Et son règne domine sur toutes choses.
20. Bénissez l'Eternel, vous ses anges ,
Qui êtes puissants en force et qui exécutez sa parole,
En obéissant à la voix de sa parole !
21. Bénissez l'Eternel, vous toutes ses armées
Qui êtes à son service et qui faites sa volonté !
22. Bénissez l'Eternel, vous toutes ses oeuvres,
Dans tous les lieux où il domine !
Mon âme, bénis l'Eternel !5

Toute comparaison entre la qualité poétique de ce Psaume tiré des Zabür de David et telle Sourate du Coran reste subjective. Mais, examiné sous l'angle des vérités religieuses qu'il renferme, ce Psaume s'avère l'égal de bien des Sourates.

David loue l'Eternel, Roi sur toutes choses, celui qui pardonne les péchés, dont l'amour est aussi vaste que l'étendue qui sépare les cieux de la terre, dont la compassion envers nous est l'image de la compassion d'un père humain pour ses enfants, et qui subsiste d'éternité en éternité. Le croyant puise un grand réconfort dans chacune de ces vérités.

Mon deuxième texte est tiré de la Torah-Ancien Testament. Il évoque les merveilles de la Création et révèle une connaissance scientifique moderne. C'est aussi un plaidoyer contre les idoles. Yahweh Elohim, l'Eternel, affirme qu'il n'y a point d'autre Dieu que lui.

Voici ce qu'écrit le prophète Esaïe au chapitre 40 de son livre :

1. Consolez, consolez mon peuple,
Dit votre Dieu.
2. Parlez au coeur de Jérusalem et criez-lui
Que son combat est terminé,
Qu'elle est graciée de sa faute ,
Qu'elle a reçu de la main de l'Eternel
Au double de tous ses péchés.
3. Une voix crie dans le désert :
Ouvrez le chemin de l'Eternel ,
Nivelez dans la steppe
Une route pour notre Dieu.
4. Que toute vallée soit élevée
Que toute montagne et toute colline soient abaissées !
Que les reliefs se changent en terrain plat
Et les escarpements en vallon !
5. Alors la gloire de l'Eternel sera révélée
Et toute chair â la fois le verra ;
Car la bouche de l'Eternel a parlé.
6. Une voix dit : Crie !
Et l'on répond : Que crierai je ?
- Toute chair est de l'herbe,
Et tout son éclat comme la fleur des champs.
7. L'herbe sèche, la fleur se fane,
Quand le vent de l'Eternel souffle dessus.
Certes le peuple est de l'herbe :
8. L'herbe sèche, la fleur se fane ;
Mais la parole de notre Dieu
Subsistera éternellement.
9. Monte sur une haute montagne,
Sion, messagère de bonheur ;
Elève avec force ta voix,
Jérusalem, messagère de bonheur ;
Dis aux villes de Juda :
Voici votre Dieu !
10. Voici mon Seigneur, l'Eternel
Il vient avec puissance,
Et son bras lui assure la domination ;
Voici qu'il a son salaire
Et que ses rétributions le précèdent.
11. Comme un berger, il fera paître son troupeau,
De son bras il rassemblera des agneaux
Et les portera dans son sein ;
Il conduira les brebis qui allaitent.
12. Qui a mesuré les eaux dans le creux de sa main,
Fixé les dimensions des cieux avec la paume,
Celle de toute poussière de la terre dans un tiers de mesure?
Qui a pesé les montagnes au crochet
Et les collines à la balance?
13. Qui a fixé une mesure de l'Esprit de l'Eternel
Et qui a fait connaître son avis ?
14. Avec qui a-t-il délibéré
Pour en recevoir de l'instruction ?
Qui lui a appris le sentier du droit ?
Qui lui a enseigné la sagesse
Et fait connaître le chemin de l'intelligence ?
15. Voici les nations,
Elles sont comme une goutte qui tombe d'un seau
Elles ont la valeur de la poussière sur une balance ;
Voici les îles
Elles sont comme une fine poussière qui s'envole
16. Le Liban ne suffit pas au bûcher
Et ses animaux ne suffisent pas à l'holocauste.
17. Toutes les nations sont devant lui comme rien,
Elles ont moins de valeur pour lui que néant et vide.
18. A qui voulez-vous comparer Dieu ?
Et quelle représentation dresserez-vous de lui ?
19. C'est un artisan qui fond la statue
Et c'est un orfèvre qui la couvre d'or
Et y soude des chaînettes d'argent.
20. Celui qui est trop pauvre pour cette offrande
Choisit un bois qui résiste à la vermoulure ;
Il se procure un artisan capable,
Pour dresser une statue qui ne branle pas.
21. Ne le reconnaissez-vous pas ?
Ne l'entendez-vous pas ?
Ne vous l'a-t-on pas annoncé dès le commencement ?
N'avez-vous pas compris ce que sont
Les fondements de la terre ?
22. C'est lui qui habite au-dessus du cercle de la terre,
Dont les habitants sont comme des sauterelles ;
Il étend les cieux comme une étoffe légère ,
Il les déploie comme sa tente,
Pour en faire sa demeure.
23. C'est lui qui réduit les princes à rien
Et qui ramène au néant les juges de la terre ;
24. Ils ne sont pas même plantés,
Pas même semés
Leur tronc n'a pas même de racine en terre ;
Qu'il souffle sur eux
Et ils se dessèchent
Un tourbillon les emporte comme le chaume.
25. A qui me comparerez-vous,
Pour que je lui ressemble ?
Dit le Saint.
26. Levez les yeux en haut et regardez !
Qui a créé ces choses ?
C'est celui qui fait sortir leur armée au complet.
Il les appelle toutes par leur nom,
Par son grand pouvoir et par sa force puissante :
Pas une qui fasse défaut.
27. Pourquoi dis-tu, Jacob,
Pourquoi répètes-tu, Israël :
Ma destinée est cachée à l'Eternel ,
Mon droit passe inaperçu de mon Dieu ?
28. Ne l'as-tu pas reconnu ?
Ne l'as-tu pas entendu?
C'est le Dieu d'éternité, l'Eternel,
Qui a créé les extrémités de la terre ;
Il ne se fatigue ni ne se lasse ;
Son intelligence est insondable.
29. Il donne de la force à celui qui est fatigué
Et il augmente la vigueur de celui qui est à bout de ressources.
30. Les adolescents se fatiguent et se lassent,
Et les jeunes hommes trébuchent bel et bien ;
31. Mais ceux qui espèrent en l'Eternel renouvellent leur force.
Ils prennent leur vol comme les aigles ;
Ils courent et ne se lassent pas,
Ils marchent et ne se fatiguent pas.

Comme le Psaume de David rappelé plus haut, ce texte développe des pensées sublimes pour l'encouragement du croyant. L'ordre donné à Esaïe au verset 6 (Crie !) s'apparente à celui donné dans la Sourate du Caillot de sang 96.1-2 (deux fois « Lis ! »). Le contenu des trois versets suivants, a savoir que l'homme est semblable à l'herbe qui sèche, se retrouve dans la même Sourate, aux versets 6 à 8 :

« L'homme se rebelle... oui, vers ton Seigneur est le retour. »

Esaïe dénonce la vanité des idoles faites de main d'homme, à partir d'or et de bois. Des siècles plus tard, le Coran fustigera de la même manière les idolâtres.

Dieu est clairement décrit comme le Créateur de toute chose. Le Saint lui-même interroge : « A qui me comparerez-vous ? Ou qui est mon égal ? Levez les yeux et regardez les cieux. Qui les a créés ? » Esaïe répond : « C'est le Dieu d'éternité, l'Eternel, qui a créé les extrémités de la terre. »

Remarquons encore que ce prophète, qui écrivit vers 750 av. J.-C. déclare au verset 22 que « Dieu habite au-dessus du cercle de la terre » : voilà bien une affirmation compatible avec notre connaissance de la rotondité de la terre.

Conclusion

Bien que les passages cités dans cette section attestent clairement que la Torah-Ancien Testament présente maintes fois la création comme une preuve (ou un signe) de l'existence d'un Dieu Créateur Souverain, je ne peux m'empêcher d'acquiescer à l'opinion du Dr Bucaille.

Car il est vrai que la Bible insiste moins que ne le fait le Coran sur la valeur de ce signe qu'est la nature. La raison en est que Yahweh Elohim, le Dieu de la Torah-Ancien Testament trace une voie différente pour discerner si un prophète parle au nom de Dieu, ou non. C'est ce que nous allons examiner dans le chapitre suivant.



1Op. cit.[retourner au texte]

2L'Islam et la Science, 2° édition, Entreprise nationale du Livre, Alger, 1984, p. 8.[retourner au texte]

3Ces versets figurent sur la photo 2, à la page 139.[retourner au texte]

4C'est l'expression qu'emploie le Coran pour désigner les juifs et les chrétiens.[retourner au texte]

5Le nom français « Eternel » correspond à l'hébreu Yahweh (« Jéhovah ») qui signifie : « JE SUIS >,. Le français a donc traduit le nom hébreu, ce qui est parfaitement correct. II existe un autre nom hébreu, Adonaï, qui signifie « Seigneur » et qui s'applique à Dieu, mais aussi aux hommes.[retourner au texte]